vendredi 13 septembre 2024

Le petit garçon à la toupie


 Je connais un homme

Qui, à première vue

Est hautain et un peu assombri

Visage fermé, un peu renfrogné...

Mais quand je le regarde bien en face

Au fond, avec habileté

Je vois qu'il porte un petit garçon

Dans sa poitrine, caché

Et qui l'aurait cru

Il est gai et enjoué

Ficelle au doigt

Lançant une toupie...

 

Tourne, tourne la toupie

Elle tourbillonne sur le sol

Elle tourne en rond

Elle danse sur le sable

Et l'homme sombre

Visage fermé, un peu renfrogné

Est, après tout, un tendre enfant

Qui, dans un instinctif effort

De se maintenir entier

De se vouloir vrai

Porte en lui

Un bout d'enfance !


(Carmen Cupido)



 

mercredi 21 août 2024

Champ Doré-Toile Van Goghienne

 



Nous voici, toi et moi,

Sous l’envoutant périgée

En cette nuit d'été

Où le silence taciturne

Ne l'est que pour ceux

Qui ne savent pas écouter

Le violon du vent qui joue

Un opus nocturne

A la perfection...

 

Nous voici, toi et moi

Dans cette nuit mûre

D'étoiles scintillantes

Poésie pure

Des vers translucides

Illuminant l'ici et le lointain

Et nos yeux ébahis

Par tant de lumière, éblouis

Aussi...

 

Nous voici, toi et moi

Dans ce rêve étourdissant

Où les oiseaux énamourés

Dans un vibrant battement d'ailes

Des gazouillis aigus-extasiés

Séduisent la lune souveraine

Dans le haut du ciel

De cette toile Van Goghienne…

 

Dis-moi, alors

Que ce n'est pas une illusion

Que mon cœur ne se trompe

Qu'après chaque tempête

Nous garderons foi, amour et volonté

Qu'il y aura toujours un champ doré

Où notre âme blessée

S'extirpe au tourment

Et se fait légère, bercée

Comme épi au vent !

 

(Carmen Cupido)


mardi 26 septembre 2023

Madrigal Enflammé

 


Madrigal enflammé

De tulipes flamboyantes

Dans leur sanctuaire teinté

Je les regarde onduler au vent

Et chaque mouvement

Est une pause semi-brève

De mon souffle lège

 Soupir suspendu

Que j'avale...

 

Telle est l’ivresse des couleurs

Éclaboussant la vallée et à en faire

Une scène rougeoyante

Où la bise et les fleurs

Dans un élan brûlant

Essoufflées s’enlacent

Et l’Uno qu’elles forment s’élance

Dans un fascinant, casi provocant

Pied de danse

Au son de l’étonnement

Que le pur enchantement

Sème dans mes yeux !

 

(Carmen Cupido)


mardi 22 août 2023

Une Étreinte d'Ange


 


Je prie…

 

Pour une étreinte de lumière, bénédiction

Lien doux de coton

Qui apaise ma poitrine

Comme un giron de mère velouté

Où je me couche quand l’obscurité

Assaille mon cœur…

 

Je prie…

 

Pour une étreinte serrée

Repos pour guerrier fatigué

Dans un bout de temps

Où le monde à contretemps

Multiplie le poids

Qui me retient prisonnier

 

Je prie…

 

Pour une étreinte puissante, incantation

Qui m’arrache à la hantise

Des jours où mon âme

Ne retrouve ni la force ni le calme

De s’extirper à la désespérance

Quand la foi me manque et le vide m’épuise

 

 Je prie…

 

Pour une étreinte d’ange

Un quelconque archange

Qui, pour un moment que ce soit, me donne abri

 Me donne le repos qui me pousse à la vie

Qui laisse ma tête sur son épaule reposer

Et garde silence quand il m’entendra pleurer !

 

(Carmen Cupido)


mardi 6 juin 2023

Eurythmie




Parce que dehors,

Le cycle de la vie

Est un interminable mystère

Où rien est pérenne

Dans cette histoire d’un monde

Qui tourne obstinément

Nous voici, victorieusement

Aux portes d’un nouveau printemps

Par où erre et s’exaspère

L’inhospitalier hiver que, ensommeillé

S’endort, enfin, sur l’humus de l’automne



Dans l’ébahi hivernage

Il y a une brumaille dissoute

Où les gouttes rosées

Sont, finalement, des fées déguisées

Répandant de la magie

Versant de la vie

Et, oh éblouissement ; oh enchantement

Tout de suite

Des campanules pressées

S’érigent du sol déchiré

Vers le haut, la tige étirée

Et moi, l’œil embué

Cœur en arythmie

Souffle coupé

Je m’allie, extasiée

À cette délectable eurythmie !



Carmen Cupido)

 

mardi 14 mars 2023

Grâce Divine


Grâce Divine
Excelsa sonatine
Violacée radiance
Implosant de fragance
Immense Mer pourpre
Versant de la candeur
Dans mon âme...

Dans les champs, elle flâne
L'épi de lavande
En captivant mouvement
Au gré du vent
Puissante encantation
Qui m'innonde le coeur
Par les yeux...

De moi, pas un seul pépiement
Tel est le frémissement 
Qui fraîne
L'excusé mot 
Quand l'émotion s'agrandit
Au fond de la gorge
Et la voix glisse
Dans ma bouche...

Oh Grâce Divine; oh excelsa sonatine!

(Carmen Cupido)
 

samedi 5 novembre 2022

Coquelicot Fou en Danse Imprudente


Celui-ci est un amour en désamour,
Si présent dans la douleur
De tant vouloir qui mal me veut…

Amour quiet de sentiment profond
Déversant solitude sur mon monde…

Clameur blessée qui s’agite
Cri strident qui ressuscite
Amour Parfait qui n’a jamais été…

Muse meurtrie chantant des lamentations
Élevant aux cieux l’écho de mes tourments...

Vide corsé d’un quelqu’un absent
Mais toujours, toujours, pressant
Et moi, coquelicot fou en danse imprudente...

Fantôme qui bouillonne dans mes veines
Et quasi moqueur, avec tout son calme
Incessamment, prend d’assaut mon âme...

Impitoyable, sa fureur urgente
Brûle, de si incandescente...

Et moi, accrochée au rêve, comme dans l’antan
Je suis nue, ingénue et accueillante
Entre les rayons tenus de chaque aurore...

Et lui, qu’est-ce qu’il s’en soucie ? Si quand il ouvre la porte
Me lance un dédain lancinant
Qui, aiguisé, coupe
Le silence étouffant...

Grondement sibilant d’eau dure
Qui, de tant frapper, perce
Mon cœur blessé...

Et moi, la laide, la mal-aimée, je me sens incroyante
Quand enfin se yeux se posent sur moi, prolongés
Comme s’ils étaient des lèvres qui m’embrassaient.

(Carmen Cupido)


 

vendredi 30 septembre 2022

Ouatée matinée d'automne




En cette
 
Ouatée matinée d’automne

L'une lumière et l'autre guerrière

Me tiennent la main et je sens mon cœur

S’abandonner à la consolante douceur

Porteuse de vie, porteuse d’espoir

Qui adoucit ces jours noirs

Où, sans elles, mon âme si frêle,

S’écroule…


Voyez, comme elles me portent

Tout au long du long chemin

La petite et la grande sœur

Berçant toutes mes peurs

De l’obscur, si incertain

Affligeant, lendemain…


Parce que

Leur foi en moi

Infinie, me vivifie

Dans leur amour

Je me fais alors bravoure

Dans leur certitude

J’inspire fond la gratitude

Dans leur force

Je me renforce

Car leur regard me sacre reine

Et embaume toutes mes peines


Et, oh mon dieu, leur joyeux rire

Est le plus exquis des élixirs

Pour mon pauvre cœur de mère

Dans cette vie douce-amère

Où il y a des heures

Bien plus amères

Que douces !


(Carmen Cupido)


 

lundi 19 septembre 2022

La quiétude du Cygne




Âme ailée


En révérence incourbée

Glisse gracieuse

Mélodique-silencieuse

Sur l’automnal flamme

Qui l’appelle…



Être quiescent

Poursuit indifférent

Au vent du nord

Qui, dans l’air, vient couper

L’estivale langueur

Et la fluctuante chaleur

Qui se fait rosée

Vient engourdir

Le moribond été…



Dans les cieux

Le murmure des hirondelles

Susurre un au revoir

Au crépuscule mystérieux

Et au déchirement de l’aube brumeuse

S’écoulent mille luminescences

Sur le lit bleuté

Où rêve

Et se repose

Le Cygne...



Le Cygne

Âme ailée

En révérence incourbée

Glisse gracieuse

Mélodique-silencieuse

Sur l’automnal flamme

Qui l’appelle…



(Carmen Cupido)

 

lundi 12 septembre 2022

En un Souffle d'Enfant


En un souffle

Souffle l’enfant

L’espoir

Que le soleil s’attarde

Dans cette fin d’après-midi

Où, tambour battant

S’en va l’été

Hautainement monté

Sur la croupe d’une dent-de-lion

 

Vers la déclinaison il se tourne

Et maintenant qu’est arrivé l’automnal brume

Pour embuer l’aube

Il est à peine un fin filament

Avalant le ressentiment

De ne plus être une flave fleur

Illuminant avec sa splendeur

La rougeoyante aurore

 

Il monte au poitrail du vent

En direction du couvent

Des saisons finies

Il va en un souffle d’enfant

Agrippé à l’espoir

De pouvoir revenir

De la lente voie

Mouvement terrestre

Par le royaume céleste!


(Carmen Cupido)

mercredi 7 septembre 2022

Senectute


Cycle majestueux
Où le plus infime
Se transmute en magnifique astre du jour
Évènement cardinal
Exaltation des petites choses
Dans un temps où le temps glisse sur moi
E tous mes chemins convergent
Lente, lentement
Vers le point du souvenir
Où je soutiens (illusoirement)
Ma splendeur d'antan...

Je le sais illusion
Parce que c'est un corpos fatigué
Celui qui maintenant me recueille
Et en voulant me soustraire à la matière
Je me vois dans un interstice où
Le bouts de vie que j'ai tressés
Scintillent comme étoiles au vent
Et s'évanouissent dans la gueule vorace de l'oubli...

La vieillesse est un arrêt
Que, quand prononcé
Défeuille des échos entre les doigts
Des rides et autres peurs
Pénombres qui tombent
Comme un manteau de mort
Sur la chair massacrée
Et tous les poids arqués
Par l'âme haletante...

Toutefois, si docile est la douleur
Dans le déclive que mène à l'éternité
Il n'y aura pas, alors, de frayeur
Mais de la tranquillité
Dans le placide dépérissement
Si seul le corps fané tombe dans la terre profonde
Mais ses bourgeons fleuriront le monde...

Je suis la somme des rêves que j'ai rêvés
Je suis toutes les fois que je suis tombé et me suis relevé
Les instants d'amour de perdition
Un peu de désamour malédiction
Les enfants dont j'ai accouché
Les larmes que j'ai versées
Quand j'ai ri ou pleuré
Je suis les liens que j'ai tissés
Fléaux mille; mille orations
Agonies et peut-être résurrections
Successives d'âmes anciennes...

Dans l'épilogue de ma vie
Quand, donc, arrivera l'instant
Et que dans le bref flagrant 
L'au-delà m'effleure la peau
Et l'imperturbable Azraël
Dans l'olympe me pousse
Je tomberai digne; je tomberai reconnaissante
Telle la feuille de l'arbre détachée
Qui virevolte dans l'air
Vers son repos final!

(Carmen Cupido)


 

vendredi 29 juillet 2022

L'amour, graine et fruit...


Que l'amour te sauve et allume ta flamme
Que sa lumière te guide et ne jamais s'éteigne
À l'heure la plus sombre quand ta vie s'écroule
Et que des larmes aigries de tes yeux s'écoulent

Que l'espoir te lève
Si dans l'abîme tu tombes
Et les vents te poussent
Vers le droit chemin
À chaque fois que tu te perds
De la ligne maîtresse de ton destin

Que ton cri de vie
Ne se meure plus
Au fond de ta gorge
Que ton chant se forge
De forces nouvelles
Prêtes à entamer
Les plus féroces duels
Contre tous les monstres et murs perpétuels

Que le matin te réveille
À la veille d'une nouvelle ère
Ce nouveau temps que tu tant espères
Que l'amour et l'essence priment enfin sur la terre

Que l'amour te sauve et allume ta flamme
Que sa lumière te guide et ne jamais s'éteigne
À l'heure la plus sombre quand ta vie s'écroule
Et que des larmes aigries de tes yeux s'écoulent

L'amour est une porte grande ouverte
Sur des possibilités infinies
Où tu es la graine et seras aussi le fruit!

(Carmen Cupido)


 

mardi 22 février 2022

Lueur


C’est l’heure

Que le flocon de neige

Se fasse fleur

Se réveille la lueur

Élevant sa tige

À la haute splendeur

Du soleil de Printemps

Que vibrent avec clameur

Les vers d’amour

La vie et tous les verts

Dans ses luminescences variées

Que viennent les coquelicots délivrer

Tous les prés de leur glacial cri

Et que l’excelse chant

Des oiseaux revenus

Entonne dans les cieux

Là, où avant, ils ne sonnaient

Que des clairons désaccordés

Dans les jours sordide-inéclairés

Du vieux âcre

Ogre Averne

Hiver !

 

(Carmen Cupido)


 

mercredi 26 janvier 2022

Autoportrait

 


Sur mes mains
L'essence fraîche des couleurs coule...
Elle apporte à mes yeux des mondes chimériques
Avec des soleils de fin d'après-midi fantaisistes
qui se posent sur moi
Avec leur toucher d'aile splendide

Le temps se fige
Et l'instant est un mystère dévoilé
Qui donne vie à des univers insoupçonnés
Où il n'y a ni avenir ni passé
Juste un maintenant plaisant
Qui réclame le moindre millimètre
de toute sa longueur

Il n'y a pas de mots, que du silence
Trop distrait pour se sentir seul...

Sur mes mains
L'essence des couleurs coule...
Elle est pressée, elle va
Peindre des cieux polychromes
Tout en haut de ma toile!

(Carmen Cupido)

vendredi 29 octobre 2021

Vie...


Vie...

Folle, pulse dans la veine
Étincelle qui éblouit
Le noir vide de l'inexistence
Lui insufflant de l'essence

Les premières rafales d'air respirées
Se répandent alors dans ma poitrine
Faisant de moi le lit
De promesses inspirées

Tout de suite, en moi, crient
Les possibilités infinies
Qu'à ma porte frappent
Avec mille histoires inédites

J'ouvre doucement et pendant un moment
Mon entier Être entrevoit
Entre deux brassées de vent
Le délicieux soleil de Printemps

Il y aura, alors, beaucoup de soleil et il y aura des fleurs
Il y aura des rêves et des amours
Beaucoup de rires et d'étreintes
Des couleurs et moults attaches

Mais, au-delà
Les longs hivers
Les brulants enfers
Les jours où je pleurerai
Les jours où je saignerai
Seront là, aussi

Je serai, tant de fois, l'oiseau triste
Une âme fatiguée qui désiste
Plutôt que nectar, je serai fiel
Dans les jours amers, sans miel

Mais tout ceci est la vie
Tantôt fanée, tantôt fleurie
Les épines appartiennent à la rose
Tantôt belle, tantôt douloureuse!

(Carmen Cupido)


 

mardi 6 juillet 2021

Pour voir si j'existe



Poème
Est la main
Que je te tends
Dans les heures obscures
Où j'ai besoin que tu me touches
Pour voir si j'existe!

(Carmen Cupido)

dimanche 21 mars 2021

Corpus Poème Corpus


Donner "Corpus" au Poème,
Avec mon corps entier.
Guigner dans les entrailles de ce que je suis
Sans bandeau dans les yeux des mots.

Accoucher d'enfants qui naissent sans demander assentiment.
Sans demander pourquoi; pour quoi.
Ils sont, existent et point.

Big Bang de gribouillis
Qui se croient des rêves de lumière,
Traversant le tunnel utérin de la Poétesse.
Ils vont, pressés, arracher des mondes
Au trou noir de l'âme.

Bouts de vérité, qu'en forme de mensonge,
Glissent, je ne sais d'où jusqu'au bec étroit de la Plume.
Murmures d'amour, peut-être désamour, qui brûlent
Les doigts de tous ceux qui touchent la peau du corps du Poème.

Poser l'ouïe dans la poitrine de la nostalgie
Quand celle-ci maudit l'absence,
Lui jetant mille blasphèmes au visage.

Fleur de "Carme" qui éclot, parce que.
Ses racines, creusant, par dedans
La chair qu'elle prend pour Terre.

(Carmen Cupido)