Cycle majestueux
Où le plus infime
Se transmute en magnifique astre du jour
Évènement cardinal
Exaltation des petites choses
Dans un temps où le temps glisse sur moi
E tous mes chemins convergent
Lente, lentement
Vers le point du souvenir
Où je soutiens (illusoirement)
Ma splendeur d'antan...
Je le sais illusion
Parce que c'est un corpos fatigué
Celui qui maintenant me recueille
Et en voulant me soustraire à la matière
Je me vois dans un interstice où
Le bouts de vie que j'ai tressés
Scintillent comme étoiles au vent
Et s'évanouissent dans la gueule vorace de l'oubli...
La vieillesse est un arrêt
Que, quand prononcé
Défeuille des échos entre les doigts
Des rides et autres peurs
Pénombres qui tombent
Comme un manteau de mort
Sur la chair massacrée
Et tous les poids arqués
Par l'âme haletante...
Toutefois, si docile est la douleur
Dans le déclive que mène à l'éternité
Il n'y aura pas, alors, de frayeur
Mais de la tranquillité
Dans le placide dépérissement
Si seul le corps fané tombe dans la terre profonde
Mais ses bourgeons fleuriront le monde...
Je suis la somme des rêves que j'ai rêvés
Je suis toutes les fois que je suis tombé et me suis relevé
Les instants d'amour de perdition
Un peu de désamour malédiction
Les enfants dont j'ai accouché
Les larmes que j'ai versées
Quand j'ai ri ou pleuré
Je suis les liens que j'ai tissés
Fléaux mille; mille orations
Agonies et peut-être résurrections
Successives d'âmes anciennes...
Dans l'épilogue de ma vie
Quand, donc, arrivera l'instant
Et que dans le bref flagrant
L'au-delà m'effleure la peau
Et l'imperturbable Azraël
Dans l'olympe me pousse
Je tomberai digne; je tomberai reconnaissante
Telle la feuille de l'arbre détachée
Qui virevolte dans l'air
Vers son repos final!
(Carmen Cupido)