vendredi 28 février 2020

Instant entre deux souffles


L’Aria du silence
Est une vieille amie
Qui me prend sous son art
Sous sa mélodie
Sagesse dans le désespoir
L’ombre qui me suit
Fidèle à mes pas
Où que j’aille
Elle est là
Dans les pavés des rues
Dans les sentiers perdus
Dans la douleur
Dans la fureur
Dans l’aveuglement
D'un moment de rage
D'un égarement du discernement
Elle est là, 
Me berce dans ces bras
Assise dans un interstice
De prudence et de paix
M’arrachant ainsi
(Pour un instant suspendu entre deux souffles)
Des griffes des mots
Qui insultent ou trahissent
Fatiguent ou alourdissent
Dans tous les cas de figure
Où abondent le sang et les blessures.

(Carmen Cupido)

jeudi 27 février 2020

Soleil d'Automne



Je t’attends
Depuis la nuit des temps
Je suis ce tournesol, tête dans le ciel
Scrutant avidement
L’entière ovalité de l’horizon
Mes yeux rivés sur toi
Oh Astre majeur
Du haut de mon silence
Je guette ton passage
À l’équateur céleste
Et tu viendras,
Au coin de ta bouche
Tu porteras
Ton sourire solaire
Et les profonds sillons
Que la dureté des chemins
Aura creusé
À la lisière de tes yeux
Déclameront les histoires
Chaque ligne de ta trajectoire
Périlleuse, entre les équinoxes
Ton regard de lumière
Se posera alors sur mon cœur
Révélant toute la candeur
Qui définit ton visage
Et je reconnaîtrai
Dans la distincte intégrité
De la quiétude que tu m’offres
Que ce Soleil
Vêtu d’automne
Est le destin
Qui frappe enfin
À ma porte.

(Carmen Cupido)

mercredi 26 février 2020

Il y a des Jours


Il y a des jours couleur morosité
Où les heures ne sont que des pourpres fleurs
Hurlant au vent toute leur acescence
Et leur habituelle ténacité, aux cris égosillés
Tombe, à moitié meurtrie, dans l'atonie du silence

Il y a des jours qu'on porte sur nos épaules
Comme un pesant poids, scabreuse coupole
Qui plombent nos pieds et enfoncent nos têtes
Et sous ce dôme, dominés nous sommes
Par la funeste mélancolie ambiante

Il y a des jours qui nous oublient
Dans la position fœtale du désenchantement
Où nos âmes et leurs aigus chants
Entre doigts glissent, doucement, tel des cygnes blancs
Qui glissent, tristes, mais majestueusement

Il y a des jours qui nous emmènent au bout de nous-mêmes
Montés au dos de comètes indomptés
Les étoiles nous frôlent alors de si près
Perçant, sans aucune peine, toutes nos mortelles misères:
Ces papillons noirs que virevoltent dans nos yeux.

(Carmen Cupido)

vendredi 21 février 2020

Baiser de Lumière


Je ne veux pas, je ne veux plus
Me lever, chaque jour
Obliger mon corps, mon âme
De traîner le poids, les peines
De l'évidence de ton absence
Comme un boulet que le sort
A attaché à mes pieds.
Je ne veux pas, je ne veux plus

Puis-je te confesser
Que depuis que tu es parti
Vivre sans ciel ni étoiles
M'est devenu insupportable
Que je crains que si je laisse fleurir les mots
Les rimes en folie se fassent dévastateurs flots
Noyant tous les battements de mon coeur
Dans une mer de mélancolique poésie
Perpétuellement noircie par le viscéral silence
Tu sais? Ce néant abyssal que tu as laissé
Au creux de mes mains
Quand tu t'en es allé

Comment?
Aide-moi, je ne comprends pas
Toi, l'étoile qui s'est consommé
Qui n'existe plus, qui n'existe pas
Peut-il être l'astre du berger qu'encore me conduit
Altier, au zénith,  au milieu de ma nuit
Celui, qu'à chaque aurore
En douce, effleure ma bouche
De son baiser de lumière...

(Carmen Cupido)

jeudi 13 février 2020

Guerrier de Lumière


La voici,
L’occulte vocation 
L'ultime aspiration du silence
Délivrer tous les cris
Ces créatures emprisonnées
Qu’y gisent
Au fond 
De nos yeux meurtris
Creuser
Un profond sentier
Dans le gouffre infertile
Infernale de nos gosiers
Ouvrir le passage
À toutes les voix
Orphelines de mots
Se faire
Guerrier de Lumière
En éternel duel
Épée en main
À l’assaut
De tous les maux
Qui nous ensevelissent
Vivants
Dans l’obscurité
Cet étendu noir
Avaleur d’astres
Géant néant
Qui tue
Sa faim de matière
En engloutissant
 Nos âmes amères.

(Carmen Cupido)


jeudi 6 février 2020

L'oisillon Poème


Y a-t-il que moi qui perçoit
L'exaltation de la dolence
Au premier coup de bec
De l'oisillon poème
Dans la coquille du silence?

Cette matrice menue
Où le mal se fait mot
Matière pour métaphore
Restituant forme et splendeur
Aux chants endormis des Muses

L'enchanteresse mélodie
Et l'écho que d'elle résonne
C'est un éclair en bouche
À l'exaltée arôme
Qui sautille dans mes papilles

Oh l'imprédictible tempête
Qu'en défeuillant ses vents, ses orages
Déverse mille verses
Au fond de ma gorge!

(Carmen Cupido)