vendredi 13 mars 2020

Fruit Mûr



Le temps pourra venir
Creuser ses sillons
Dans mon front

Souffler aux quatre coins
De ce que je suis
Toute la fureur du monde

Les mille pluies
De la vie pourront
Me choisir pour cible

Mais qu’importe
Ce que le temps gravera
Sur ma peau, à son passage

D'un doigt apaisant
Je saurai caresser les blessures
Comme une mère caresse les cheveux de son enfant

Le silence
En grand maître sage
Me chantera des berceuses, 
du haut de sa voix docile

Mon cœur
Se délestera alors
De tous les poids inutiles

Et quand le jour viendra
Où mon temps tombera
À terre comme un fruit mûr

La mort me trouvera alors
Dans le subtil équilibre
D'une existence tranquille.

(Carmen Cupido)


jeudi 12 mars 2020

Poème Vernal




Il neige.
À la lisière du Printemps
Le jour se couvre
D'un manteau blanc.
L’hiver se plaît ; le froid s’étend.

Il neige. 
Le feu s’allume
Et au coin de l’âtre, 
Le jour file
Encore et toujours
Son fil hivernal.

Il neige.
Le soleil, endormi,
Se repose dans son sommeil hiémal
Dame nature, affaiblie,
Le suit dans son lit.

Il neige.
Les clochettes
Perceuses de Neige
Trop engourdies
(Ne sentant pas venir l’équinoxe)
Sous terre se blottissent
Les unes contre les autres

Il neige.
Face à l’ennemi 
À la cape opaline
Les Magnolias embryonnaires
Battent en retraite.

Il neige. 
Seul l’air du vent
Lamente les cris 
Des enfants 
Les arbres nus
Et les pépiements
Oubliés des oiseaux.

Il neige.
Et depuis ma fenêtre
Je vois tomber les flocons
Couleur virginal
Ils viennent tâcher
De leur encre glaciale
Mon poème vernal.

(Carmen Cupido)