lundi 15 août 2016

Fleur en Bouche


Le silence...

Ce mot comme un autre
Blessure qui se vautre
Dans le sommeil du secret
Étreinte caché d'un regret
Aux syllabes suspendues
Âme distendue
Par le fil de l'agonie
Douleur à l'heure
Où le tout en dysphonie
Est une fleur qui se meure
En bouche !

(Carmen Cupido)

dimanche 14 août 2016

Géant Abismal




En silence.
Soutenir le poids de ton absence
Déjà-vu ou Clairvoyance
D'un présage lacrymal
Qui s'attise dans ma veine
Et fait de moi le rameau fantôme
Où, seul, ton ombre
Géant abismal
Ambule, vague, déambule
Et dans l'entre-temps
Dans un murmure
Quasi muette plainte
Tout en moi se meure, s'annule
L'amour, l'air
La vie, la lumière
Et moi ici,
(laisse-moi rire...)
Déjà demi morte,
Je veux encore par la force
Étancher la blessure
De ton absence
En silence.

(Carmen Cupido)



mercredi 27 juillet 2016

Le Cygne et la Tourterelle



Dans
la gaieté
d'un jour d'été,
un hymne émane
du bec mélomane
de la rieuse tourterelle
sous la verdoyante ombrelle,
haute branche du sapin 
au fond de mon jardin

Et...

Sous le ciel
blanc bleu ouateux,
l'envoûtant air mélodieux,
d'un coup de crayon
à l'intérieur de mes yeux,
érige à gracieux cygne
la triste tourterelle
qui glisse ses curvilignes
sur les eaux imaginaires
de mon esprit, quasi endormi,
aux bras de la belle saison

Voilà que...

Un chant gris d'oiseau aura suffit
pour calmer l’enivrante ébriété
des jours lents, ardents, de l'été
dans l'âme nouvellement rafraîchie!

(Carmen Cupido)

lundi 6 juin 2016

Berceuse de Brahms des champs




Depuis
mon balcon
j'admire la Terre
dans son éternel
enfantement de saisons
accoucher des coquelicots
sans mot, le ventre ouvert...

Dans
Le petit Pré d'à côté
d'entre les joues rougies du blé
l'enfance limpide de l'été
sans cri, sans fanfare, renaît...

Seul
le Brahmien
petit air du vent
berce le nouvel enfant
dans les bras dorés des champs...

Du haut de son zénith, le soleil attendri sourit et moi aussi ; et moi aussi !

(Carmen Cupido)

jeudi 19 mai 2016

Paupières Endormies


(Acrylique "Les yeux fermés" de Damian Kłaczkiewicz)


Comme
C'est difficile
De dessiner l'esquisse
Douloureuse de la sincère parole
Entre vraies lâchetés et fausses peurs lacrymales
Entre narcissismes aigus, sourdes indifférences
Et le silence, toujours le silence
Oppresseur, seigneurial...

C'est
À se demander
Si la capacité d'expression
 N'est ce qu'un vaste désert stérile
D'essence, d'émotion, de cœur, de raison
Aride, acide horizon qui s'étend
Sous les paupières endormies des gens...


(Carmen Cupido)

mardi 17 mai 2016

Fil de Lune



Je sens
Un son qui se forge
Au fond de ma gorge
Un mot silentium – immune
Bravant la fine bruine
Gouttelettes aloïne
Vers amer, fluide amertume
Tristesse – en – âme qui hume
L'humus poème
en silence...

Oui,
Un seul mot suffit
Pour réveiller la Muse
Léthargique recluse
De ma bouche close
Et soudain, l'écho retentit
Allumant l'esprit
Comme un fière fil de lune
Extirpant à l'obscurité inopportune
Sa douce mélodie...

Ah, Poésie ! ; Ah, Poésie !

(Carmen Cupido)

jeudi 12 mai 2016

Au creux de ma paume



Une ombre se glisse
Au seuil de mon être
Dans mon ventre se hisse
La nuit comme un sceptre

Elle m'effleure ; telle fleur de fiel
Et l'(in)culte silence dans son autel
Replie l'insurgé cri dans ma bouche
Quand la noirceur viens et me touche

Folle, ignare, béotienne, la nuit
Elle me veut mais ne sait pas qui je suis...

Je porte le jour au creux de ma paume
L’aube éternelle en forme de baume
Arc-en-ciel à la source infinie
Lumière qui jaillit, jaillit, jaillit...

(Carmen Cupido)

jeudi 5 mai 2016

Le Soleil et les Étoiles
































(Photo La recontre du Soleil et des étoiles d'André Cupido)


Petites âmes célestes
S'en vont à l'encontre
Du géant immodeste
Insolite rencontre
D'étoiles pullulantes
À l'audace insolente
Venues s'effleurer
Au grand Maître Vermeil
L'incandescent astre Soleil
Roi absolu dans son donjon
Nucléaire bourgeon
Aux hautains rayons
Qui se prennent pour des épées
Au centre de la voie lactée...

Béant d'étonnement
Le Néant, ne souffle mot!

(Carmen Cupido)

jeudi 28 avril 2016

Dieu sur mon épaule





Oh Dieu,

Fais que mes yeux
Ne tombent dans l'opacité
Cette cruelle cécité
De l'indigne indifférence
Qui plonge les âmes dans l'errance
Et les gorges dans le silence...

Fais que mon coeur percale
Au sommet de sa tige verticale
Ne perde jamais sa belle lueur
De tendre et douce fleur
Qui, dans l'ultime effort pulsionnel
Étire ses pétales vers le ciel...

Je t'en prie,

Viens couper la sangle ventrière
Qu'en suspens retient la lumière
Et éventre, de tes saintes mains,
L'ombre à la matrice féconde
De tous les cris du monde
Vite engloutis, morts nés sans demain...

Je veux tant croire que tu es l'oiseau orphelin
Celui qui brandit son pépiement cristallin
Contre les scies de l'homme qui détruit son nid ...

Quand tu seras fatigué, 
Épuisé de tant oeuvrer, 
Viens, viens te réposer... 
Sur mon épaule !


(Carmen Cupido, 28 Avril 2016)