lundi 19 novembre 2018

L'innommable



Derrière la porte fermée
Une ombre se cachait
Et la terreur était une mortelle poussière
Un nuage noir qui tournoyait dans l’air
Et tes pieds de plomb, pieds de fer
Faisaient de moi le sol
Où tu dansais

Spectre ou fantôme
Ou diable innommable
C’est de la rage que tu mettais à table
Je serrais les dents
 Ma bouche se clouait
Tu m’ordonnais : Mange misérable
Ma faim était une autre
Celle de l’oiseau qui s’envolait

Mille poings pleuvaient
Mille lames d’épées
qu’à outrance me blessaient
Et dans tes mains des ouragans
qui me jetaient contre le mur
Et contre le mur écrasés
Mon corps blessé, mes yeux révoltés,
Perdaient de vue le futur

Et Bec et ongles, je m’agrippais
Par le fil, les rêves, la vie, je retenais
Et tandis que tu vociférais
Mes yeux se faisait fleuve
Au lit qui débordait
tout le venin que tu me donnais

Et de tout mon être je vomissais
Le mal absolu que tu étais
Oh Spectre; Oh Diable innommable
Tu ne mettras plus jamais rien à table !

(Carmen Cupido, 17.11.2018)
(Traduction/Arrangement du poème 
"Diabo sem nome" du blog "Na Matriz da Palavra",2010)


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