Dans l’asphalte
des villes,
Il n’y a plus de roses
Il n’y a plus de roses
Seuls les
narcisses osent
Pousser dans ce
chaos, cette immonde saleté
S’admirant longuement, les yeux collés à leurs reflets,
Épris de la beauté de leurs propres nombrils rosés
Il y a une multitude de gens
S’admirant longuement, les yeux collés à leurs reflets,
Épris de la beauté de leurs propres nombrils rosés
Il y a une multitude de gens
Aux yeux plus
grands que le ventre
Qui coupent sans remord et sans peine
Les veines aux mélodies des feuillages
Qui coupent sans remord et sans peine
Les veines aux mélodies des feuillages
Dans une ultime
pulsation
Les enroués battements des feuilles
Entonnent une toute dernière chanson
Les enroués battements des feuilles
Entonnent une toute dernière chanson
Aux oisillons dans
leurs nids
Au sommet des arbres meurtris
Au sommet des arbres meurtris
Des parois de fer et de béton sont érigés
À place des champs et des forêts
Et le ventre de
la terre, si infâmement violé
N’enfante plus que des tours verticales
N’enfante plus que des tours verticales
Que de poignard
en main, s’en vont égorger le ciel
Non, là-bas, des roses il n’y en a pas
Non, là-bas, des roses il n’y en a pas
Des roses il
n’y en a plus, là-bas
Et s’il y en avait, de dégoût se tueraient
Il ne reste, dans les jardins, que des êtres inhumains
Qui s’entremangent, salivant le sang de tous les innocents
Et s’il y en avait, de dégoût se tueraient
Il ne reste, dans les jardins, que des êtres inhumains
Qui s’entremangent, salivant le sang de tous les innocents
Ils sont si occupés au jeu du prédateur qui mange l’agneau
Qu’ils ne voient même plus que le jour nouveau
Noyé dans son propre mucus ensanglanté
Se meure in
utérus, mort-né dans son berceau.
(Carmen Cupido, traduction et adaptation au français du
poème
« O asfalto das
cidades » in Na Matriz da Palavra, 2010)
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