lundi 27 février 2017

Marie Silence

(Photo de Maria Flores olhares.com)


Marie est grande.
Parce qu'elle garde à l'intérieur de ce qu'elle est,
toutes les tailles de l'être qu'elle a déjà été
Et la mémoire du sang qu'elle a perdu, des larmes qu'elle a léché
aussi!

Marie est Femme.
Mais quand la tempête vient, elle se fait homme fort, debout
Et ni même au cœur de l'ouragan elle ne tremble ou perd la foi
Parce que sa mère, femme elle aussi, lui a appris
À monter à la croupe du vent pour lui tirer les rênes!

Marie est Corps.
Elle est chair, sang, ombre, péché; Matière, obscur, ventre, sacré
Déesse consacrée; Vierge Mère immaculée
Et Prostituée aussi,
Quand le sexe épanche les temps blessés
cherchant l'oubli dans les plaisirs consommés!

Marie est Pilier.
Mais ses murs sont faits de bras chauds qui forment un foyer
Elle est lien de mille pointes que personne ne retient, pont pour l'au delà du loin
Mer d'aimer l'amour qui sait par cœur
Comment silencer la douleur!

Marie est Arbre.
Et elle traverse les saisons
avec les bouches des ses enfants clouées à ses seins,
branches chargés de fruits d'amours, d’élixir de mère
Et au creux de son décolleté, un tronc d'acier
qui soutient le poids du monde!

Marie est essence.
Imprimée dans l'âme, elle porte la science
De respirer les choses simples
Et quand elle se met à regarder la vie
C'est comme si c'était Dieu qui guignait de là-haut!

(Carmen Cupido)
(Version française de mon poème "Maria é" publié dans "Na Matriz da Palavra")

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