mardi 22 août 2017

Quelque chose de mort dans les yeux


Cloîtré
dans ma voix
un son sans son
insomnieux

Torchon tortueux
essoré
de la douleur
que le mot
ne veut plus raconter

Il se vide 
mon coeur
du chant
enchantement
de la Muse

Seuls
les vers en blanc
encagent
des fleurs fanées
dans mon âme

Il me reste...
Quelque chose de mort dans les yeux.

(Carmen Cupido)

(Traduction au français du Poème "Algo de morte nos olhos" in Corpo do Poema)




vendredi 7 avril 2017

La Poétesse et la Mer


Viens,
Oh grand bleu
Dans l'antre de mes yeux
Et emmène-moi au loin
Mon rêve
Se niche déjà
Au creux de tes mains
Et moi, je me jette éperdument
Dans tes bras

Viens,
Et emmène-moi au large
Sur la croupe de ta vague
Galopons-y vélocement
jusqu'à l'azur fort reluisant
Montre-moi donc cet autre monde
Que la magie (encore) inonde
D'enchantement

Si,
À la fin du voyage
De ce chemin d'aérien halage
Tu vois que le vertige me prend
Dépose-moi gentiment
Sur ton flanc d'ouateuse écume
Ton lit de blanches plumes
Où mon âme à nue en mots se muera
Goutte à goutte, le silence se diluera
En mille et un poèmes
Or naïfs, or bohèmes
Qui s'en iront, enfiévrés
Traverser de pair en pair
L'horizon de papier
Et tel des troubadours
Déclameront la belle histoire d'amour
De la Poétesse et de la Mer...

Et, tandis que la poésie se couchera; La page blanche, elle, attendrie, lui sourira!

(Carmen Cupido)

lundi 27 février 2017

Marie Silence

(Photo de Maria Flores olhares.com)


Marie est grande.
Parce qu'elle garde à l'intérieur de ce qu'elle est,
toutes les tailles de l'être qu'elle a déjà été
Et la mémoire du sang qu'elle a perdu, des larmes qu'elle a léché
aussi!

Marie est Femme.
Mais quand la tempête vient, elle se fait homme fort, debout
Et ni même au cœur de l'ouragan elle ne tremble ou perd la foi
Parce que sa mère, femme elle aussi, lui a appris
À monter à la croupe du vent pour lui tirer les rênes!

Marie est Corps.
Elle est chair, sang, ombre, péché; Matière, obscur, ventre, sacré
Déesse consacrée; Vierge Mère immaculée
Et Prostituée aussi,
Quand le sexe épanche les temps blessés
cherchant l'oubli dans les plaisirs consommés!

Marie est Pilier.
Mais ses murs sont faits de bras chauds qui forment un foyer
Elle est lien de mille pointes que personne ne retient, pont pour l'au delà du loin
Mer d'aimer l'amour qui sait par cœur
Comment silencer la douleur!

Marie est Arbre.
Et elle traverse les saisons
avec les bouches des ses enfants clouées à ses seins,
branches chargés de fruits d'amours, d’élixir de mère
Et au creux de son décolleté, un tronc d'acier
qui soutient le poids du monde!

Marie est essence.
Imprimée dans l'âme, elle porte la science
De respirer les choses simples
Et quand elle se met à regarder la vie
C'est comme si c'était Dieu qui guignait de là-haut!

(Carmen Cupido)
(Version française de mon poème "Maria é" publié dans "Na Matriz da Palavra")